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Le "Crédits Social" en Chine.

comment la chine banalise une dictature digitale et réside à faire croire à ses habitants aux "bienfait" d'une note personnelle.

Quatre étoiles sur cinq ou quatre points sur dix. Sans trop nous poser de questions nous notons nos chauffeurs Uber, nos hôtes Airbnb, nos commerçants. En une fraction de seconde et quelques clics, les dés sont jetés. Une action anodine aux conséquences semble-t-il intangibles. 

Mais de là à noter nos voisins, nos collègues ou nos amis n’y a-t-il vraiment qu’un seul pas?

On aimerait penser que non… Et pourtant, à plusieurs milliers de kilomètres d’ici, la Chine se prépare à banaliser cette dynamique en déployant d’ici 2020 un système de notation de ses entreprises et de ses citoyens. Annoncé depuis 2014 et en phase de test dans plusieurs dizaines de villes du pays depuis 2015, ce fameux système de
«crédit social» marquerait l’aube d’une société de l’intégrité basée sur la moralité estimée de chacun.

Du comportement sur les réseaux sociaux au respect – ou non – du code de la route, des centaines de données récoltées sur les individus pourront être combinées et interprétées pour établir un score. Une note individuelle à laquelle correspondra un certain degré de moralité, avec récompense ou sanction à la clé. Les citoyens chinois pourront ainsi se voir interdire d’acheter des billets pour voyager en train ou en avion, refuser un prêt bancaire ou encore se faire recaler à un entretien d’embauche. Pire encore, un citoyen au score social jugé trop faible ne serait pas le seul à en subir les conséquences, car ses enfants pourraient être blacklistés de certaines écoles ou universités.

De la récolte au traitement des données personnelles jusqu’à l’établissement du score final, la méthodologie définitive de ce système de «score social» n’a pas encore été rendue officielle. Si certains villages testant le dispositif déploient la notation de leurs habitants en se basant sur l’humain, l’application d’un tel système à l’échelle nationale se fera sans nul doute à grand renfort de récolte de données personnelles en ligne et de moyens de surveillance intelligents
(une ville comme Pékin dispose de 600 000 à 700 000 caméras de surveillance avec des systemes de reconnaissance faciale !).

Réduire la condition humaine à une simple note, qui offrira si elle est élevée, des réductions dans le bus et aux musés !

Dissocier les personnes de confiance des personnes mettant en danger l’équilibre de la société, sanctionner les entreprises enfreignant les lois environnementales… sous couvert de remède miracle à tous les maux de la société chinoise actuelle, ce système de notation sociale et son atteinte aux libertés individuelles réveille les menaces de dystopies imaginées dès les années 40.

Et si la réalité rejoignait la science-fiction?
Scrutés dans les moindres de nos mouvements et de nos pensées, réduits à des scores dignes de récompenses ou de sanctions. Robots et intelligences artificielles ne seront finalement peut être pas nécessaires pour nous retirer toute humanité…

Au moment ou l’humanité découvre un nouveau degré de conscience, plus ouvert vers la nature, l’environnement, où les rêves et les passions deviennent des inspirations pour concrétiser sa vie, celle que l’on souhaite vivre maintenant, une vie unique et riche en découvertes personnelles, la Chine créée des «nouveaux-humains» à la frontière entre l’humain et le robot. Ils ont réussi après des années de manipulation culturelle et intellectuelle à intégrer « l’intelligence artificielle » directement dans le mécanisme de pensée d’un citoyen chinois. Car, pour la majorité des Chinois ce système est vertueux ! Le plus grand nombre accepte ce « Crédit Social » et le valide comme une belle évolution humaine. Ils n’imaginent pas l’éventualité que le «jugement» puisse être faussé par des intérêts économiques ou politiques et surtout, et c’est ce qui est le plus étonnant, ils ne se posent pas de questions sur la légitimité d’un tel mécanisme de récompense. Toutes habitudes de pensées qui favorisent l’analyse, la compréhension, la tolérance, et qui conservent les caractéristiques humaines telles que l’empathie et la bienveillance semblent embrumé dans d’autres habitudes inculquées depuis l’enfance.

Libre à nous de nous poser ces questions et penser à tourner son pouce sept fois dans sa main avant d’attribuer une note à notre chauffeur ou un commentaire désagréable au restaurant ou à l’hôtel, la prochaine fois !.

Article de Marion Pont et de Xavier Gaugué

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